Championnats de France BC, le bilan

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Orléans accueillait les championnats de France de boccia BC 2023, rendez-vous incontournable du chemin de sélection en équipe de France, les 25 et 26 février derniers. Très bien organisée, cette édition, qui proposait des tableaux individuels BC1, 2, 3 et 4, a tenu ses promesses en termes de densité et de niveau de jeu. Si les leaders français ont généralement répondu présents, quelques nouveaux visages ont tiré leur épingle du jeu et/ou confirmé leur montée en puissance. Sophie Ternel, directrice sportive de la discipline pour la Fédération Française Handisport parle d’un bon cru 2023.    

Quel est le bilan tirez-vous de ce championnat de France par équipe ?
Sophie Ternel : En BC1, le niveau et le nombre sont là. En plus, il y a des profils surprenants. Je pense notamment à Damien Crambes. Médaillé d’argent dans cette classe, il est arrivé il y a peu de temps et il détone un peu. C’est une belle surprise.

En BC2, il y a aussi un bel effectif. Le podium est cohérent et on constate moins de surprises qu’en BC1.

En BC3, on est heureux de voir que des joueurs en phase de progression l’an dernier ont confirmé dans ce sens-là. Dans cette classe, on a une catégorie « Élite » et une autre « Pré-élite ». En Élite, on a Jules Ménard et Mathilde Troude qui montent. Tout en sachant que Sonia Heckel et Samir Van Der Beken tiennent leur rang. En « Pré-élite », le niveau est aussi intéressant et il y a du monde, avec 26 participants.

EN BC4, ils sont cinq seulement sur un potentiel de dix ou douze en France. Il n’y a pas de surprise mais on voit des féminines arriver. C’est bien puisque dans cette catégorie on a une obligation de mixité pour les paires.       

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Par rapport au niveau international, comment se situe l’élite tricolore ?
S. T : Dans toutes les catégories, des joueuses et des joueurs sortent depuis trois ou quatre ans. Ils ont du mal à performer en individuel. On ne peut pas dire le contraire. Ça va venir, il n’y a pas de raison. Quand je vois le niveau de jeu proposé par Aurélien Fabre et Fayçal Meguenni, en BC2, je pense que ce n’est qu’une question de temps. Ils sont jeunes sur le circuit. Je ne suis pas inquiète. Idem pour Dorian Decarme, en BC4. Il y a du travail pour tous, mais ça va venir.

Néanmoins, je ne sais pas pourquoi en France on a toujours un peu plus de difficultés en individuel à l’international quand on est performant par équipe. On a peut-être de la confiance à gagner, on travaille sur la préparation mentale pour que ça bascule.       

Une vingtaine de nouveaux visages

Quelle est exactement l’importance du championnat de France dans le parcours de sélection France ?
S. T : Il arrive en première ligne dans le cursus de sélection d’une épreuve internationale. Nous nous référons, pour établir nos sélections, à cette épreuve et au classement national sur les quatre dernières saisons. Il faut aussi savoir que seuls les athlètes qualifiés via le parcours régional peuvent prétendre disputer ce championnat de France. D’ailleurs, c’est bien intégré par tous puisque nous étions au maximum. 79 sur 85 sportifs possibles,  en raison de quelques désistements de dernière minute, étaient présents.

Un niveau qui augmente

Parmi elles et eux, y avait-il des nouveaux ?
S. T : Oui, il y a en avait une vingtaine. C’est plutôt bien. Il y en a dans toutes les catégories mais on a un plus fort effectif en BC3 en France. Ça vaut pour chaque année. Je ne sais pas l’expliquer.

Pourquoi ne proposer que des tableaux individuels ?
S. T : Dans ce format-là, il y a déjà trois jours de compétitions. Avec des tableaux par équipe, cela induirait des championnats de France sur cinq jours de compétitions. C’est long. Par ailleurs, je préfère sélectionner les meilleurs techniciens et les préparer après sur un collectif pour les épreuves par équipe.

En termes d’adversité, la densité s’est-elle accrue sur ce championnat de France ?
S. T : Au regard du nombre de licences compétition, il y a une nouvelle densité, en effet puisque nous stabilisions souvent autour de 400 licences compétition. Or cette année, nous sommes déjà passés à 530. Je ressens de la densité supplémentaire cette saison parce qu’il se passe quelque chose chez les sportifs en termes d’investissement et de compréhension des objectifs. Témoin, on a dressé un circuit open national autour du France et ça semble bien répondre. On sent que la préparation s’est améliorée en tous points cette année.  

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Après ce championnat de France quelles sont les échéances qui attendent les meilleurs d’entre eux ?
S. T : Une équipe de France a déjà été sélectionnée pour un Challenger à Zagreb, fin mars. Après le championnat de France, on va donc faire un stage post-France avec ceux qui ont performé. Il y a, au mois d’août, le championnat d’Europe à Rotterdam.     

L’organisation a répondu à vos attentes ?
S. T : Oui. Un grand merci à l’ASHM Orléanais mais aussi au Comité Régional Handisport Val de Loire, au Comité départemental Handisport du Loiret et la ville d’Orléans. Un championnat de France NE avait déjà été organisé à Orléans et ça s’était bien passé. Ils ont confirmé, on était bien en lien avec eux. Il y avait suffisamment de bénévoles et de bonnes conditions de jeu. On a pu organiser le plateau sportif comme on le voulait. Tout a bien roulé et je pense qu’Orléans serait partant pour réorganiser un autre événement à moyen terme.     

Rédaction : J. Soyer

Les podiums de l’édition 2023

BC1 : 1. Damien Thibout (Handisport Richebourg), 2. Damien Crambes (Tous Ex Aequo Handisport), 3. Ridoine Messaoudi (CH Nîmois).

BC2 : 1. Aurélien Fabre (Handisport Marseille), 2. Fayçal Meguenni ( HL Dunkerquois), 3. Ludwig Brouillard (CH du Ludres).

BC3 : 1. Sonia Heckel (CH du Ludres) assistée par Florent Brachet, 2. Jules Menard (Din’Handisport) assisté par Christophe Menard, 3. Samir Van Der Beken (Handisport Creil) assisté par Laëtitia Sixe.

BC4 : 1. Dorian Decarme (BC Calais), 2. Océane Garnier (FF Pays de Bagé), 3. Rachel Bujadinovic (HC Pomponiana Olbia).

Trophée national Pré élite BC3 : 1. Charlotte Cocriamont (HCP Olbia) assistée par Pascal Cocriamont, 2. Quentin Saint-Upéry (Handisport Creil) assisté par Isabelle De Almeida, 3. Maxime Ferry (HC du Ludres) assisté par Mallaury Lienard.